lundi 14 juillet 2014

Session n°3 - Règles du Jeu

Me revoilà sorti des griffes de la terre pour vous faire part d'une session n°3 très (trop) intéressante. Le but étant d'écrire. Oui. Ecrire. Curieux n'est-ce-pas ?
Ecrire sur quoi me direz vous ?
Et ben, sur cette image-ci, que voilà, toute belle toute fraîche, sortie du ventre d'internet.
Un dessin, un très beau dessin de Claire Duport. Je vous invite sans plus attendre à regarder, à fixer, à savourer, à délecter ses dessins sur son site.
L'écriture est totalement libre.
Il vous suffit juste de mettre des mots sur le clavier, à partir de l'image ci-dessous, tout simplement.
Bonne inspiration !



mercredi 20 novembre 2013

Session n°2 - Texte de Rosemonde


Nous
Nous avons également vu un candidat sérieux.
Certains pensent qu'il possédait les meilleures jambes du monde.
D'autres l’appelait Gravier.
Coincé dans son monde, il a déménagé à la hâte, s'incrustant dans la vie d'une personne dont nous ignorons le nom. Leur fils portait la chemise.
Ils ne savaient pas.
Les autres, ceux qui aidaient les enfants à être libre, afin de sauver leurs jeux qui n'étaient constitués que de coups de poings, seulement, se terminant la plupart du temps sous la pluie noire, leurs vêtements sales et tâchés de terre, les autres, ceux qui n'étaient que aide et empathie, les autres, ne savaient pas.
Aucune nécessité, non.
Il était sérieux. Trop. Il était sérieux, et c'était lui.
Brat, car c'était comme ça que d'autres le nommait, restait là à observer la crise que menaient les gosses dans l'asphalte sombre. Comme par hasard, les enfants affalés sur le sol avaient les yeux parcourut de haine, l'esprit sombre et malade. Des ennemis miniatures.
Ce qu'il affectionnait n'était en rien dans ses pupilles.
Il pensait. Nous avons vécu une belle vie, une bien belle vie, parmi les cultures de salades et les cours, toujours valides.
Il pensait. Le nirvana dans les pupilles.
Le pouvoir dans son cœur. Brat regarde. Comme la décennie des éclairs, tous les volcans s’effriteront en même temps, exactement comme la matière lorsqu'elle s'écoule dans le corps de l'homme.
Attente d'une audience. Il regarde.
Attente d'une vérification.
Il contemple.
Voyant alors que la folie ne peut s'effacer du visage humain, si ce n'est jusqu'au plus petit des pores des chairs d'une peau, le minuscule étant balancé de part la vie ou bien considéré hors-champs, afin de figurer sur la scène des animaux, il ne peut faire autre chose que de penser.
Là est son rôle. Surveiller de près ou de loin le pouvoir exécutif dans le visage d'enfants de leurs âges.
Recommencer, sans relâche.
Regarder, l'air penaud et désolé.
Et s'envelopper dans le lit, là où on entend la mer, la plus belle qui puisse exister.
Sa femme d'ailleurs, la plus belle. Ne pas oublier ceci : poser un baiser tendre sur la joue ronde, et se retirer dans les airs, dans les rêves vaporeux du sombre.
Penser. Les enfants dansent.

lundi 18 novembre 2013

Session n°2 - Texte de Trèfle

Aujourd'hui, j'ai vu un candidat sérieux. Il était là pour le poste que nous avons à pourvoir, mais il aurait tout aussi bien pu concourir pour le prix des jambes les plus lourdes au monde. C'est incroyable, elles avaient l'air de peser des tonnes.
La secrétaire appelait les candidats un par un, et ils tombaient dans mon bureau comme du gravier. J'avais l'impression de m'y noyer, coincée derrière la table en bois massif. J'aurais voulu m'échapper, déménager dans la vie d'une autre personne. Mais on porte son existence comme une chemise incrustée dans la peau, impossible à enlever.
Et encore d'autres. Je parcours leurs fiches et j'ai envie de redevenir enfant. Être, simplement, librement. Je veux me sauver, retrouver mes jeux de gamin. Même les coups de poings me manquent. Leur menace qui pèse la plupart du temps, qui rend la vie tellement plus... vivante. L'odeur de la boue sur nos vêtement après la pluie noire et sale.
Il m'observe sérieusement pendant que je suis perdue dans la crise de mes pensées. C'était lui. Le candidat idéal. Celui qui parcourrait l'asphalte sombre sans relâche.
Comme par hasard, j'ai à ce moment dans la tête un tas d'enfant affalé sur le sol d'un chambre douillette. Ils fixent de leurs yeux hallucinés l'écran d'une télé qui crache infatigablement son bagou marchand.
Certains disent que c'est la belle vie d'être à mon niveau de responsabilité dans une si grande entreprise. Je ne raconte pas ce genre de salades. Mon nirvana est ailleurs, quelque part au dedans de moi même. Après une décennie peuplée de quelques éclairs joyeux, mon volcan intérieur gronde. Je veux être heureuse, envers et contre tout.
- Bien, je vais vous libérer. Nous nous verrons à la prochaine audience. D'ici là je procéderais à la vérification de votre dossier.
J’aperçois soudain une lueur de folie dans son visage. Je note sur un post-it qu'il faudra lui présenter les prototypes. Il devra également figurer sur scène, il faudra lui expliquer tout cela. C'est mon rôle. Je réunis les papiers à transmettre à l’exécutif avant de le raccompagner à la porte, poursuivie par des visages d'enfants. Il semble tout penaud d'un coup, je le relâche avec bienveillance.
Plus tard, enveloppée dans mon lit, je repense à ces souvenirs qui ont surgi au beau milieu de l'entretien d'embauche. J'entends la mer gronder derrière la fenêtre, comme le chant de la plus belle des sirènes. Les vagues viennent embrasser les rochers sur la joue, et se retirent dans l'air.
Je pense.

lundi 4 novembre 2013

Session n°2 - Règles du Jeu

A également vu un candidat sérieux pour les meilleurs jambes lourdes au monde.
D'autres ont appelé gravier. Coincé, et a déménagé à la hâte et dans la vie d'une personne est leur propre fils de la chemise.
D'autres, celui qui parcouraient ces enfants à être librement afin de sauver leurs jeux aux coups de poings, et, autant que la plupart du temps qui a été nécessaire à la menace, après la pluie noire sale.
Sérieusement, c'était lui. Brat là pour observer la crise dans l'asphalte sombre.
Comme par hasard, les enfants affalés sur le sol, à leurs yeux esprits ennemis.
Nous avons vécu une belle vie salades de cours toujours valides. Nirvana. Son pouvoir sur les dedans d'eux, comme la décennie des éclairs, tous les volcans de la manière. Attente d'une audience. En attendant la vérification.
Voyant alors que la folie du visage humain, le plus petit étant balancé prototypes, le même doit figurer sur la scène. C'était son rôle. Le pouvoir exécutif dans le visage d'enfants recommencer désolé penaud mais sans relâche.

Enveloppé les lits entendre la mer, et il y avait la plus belle. À sa femme un baiser sur la joue, et se retira dans l'air. Penser enfants.


 Si tu choisis de participer à cette session, tu vas maintenant devoir réécrire ce texte. Voici quelques pistes pour t'aider.
- Tu peux essayer d'imaginer comment ce texte à été écrit et raconter son histoire.
- Tu peux réécrire le texte en utilisant ses tournures de phrase mais en t'arrangeant pour que cette fois, il veuille dire quelque chose.
- Tu peux écrire la suite ou le début du texte.
- Ou encore, tu peux inventer ce que tu veux, du moment que ça part de ce texte... 


Même si la session n°3 est en route, vous pouvez toujours participer à la session n°2 !


lundi 28 octobre 2013

Session n°1 - Texte d'Emeraud


Louise
 
- C'est de la discrimination ! hurla la voix fluette de Louise.

Elle s'était élevée d'un bond précipité et menaçait le futile professeur d'histoire face à nous de sa pâle et fine main. Sa chevelure dorée se balançait dans l'air moite. Elle me coupa le souffle. J'étais incapable de me mouvoir, paralysé par sa trop stupéfiante perfection et pourtant mon intérieur brulait sauvagement comme la lave d'un volcan. Elle était mieux que tout ce j'avais connu, mieux que toutes ces filles que j'avais observées, mieux que tous ces jeux auxquels j'avais joué, mieux que toutes les clopes qui m'avaient consumé...

Louise me consumait ; mais c'était si doux de se laisser dévorer, de laisser la lave doucement brûler tout ce qu'il a en moi, tant que ça avait rapport avec cette jeune fille au poing ondulant furieusement au dessus de son crâne.

Un pion stoppa le spectacle ramassant sur son passage les mécontentements du public. J'étais mécontent. Personne n'avait le droit d'emmener, si loin de ma vue, de ma vie, la raison de ma perdition. La porte claqua sur une dernière vision de sa veste kakie et elle disparut pendant une éternité. On entendit des cris. Le professeur partit, repartit, bougonna, rebougonna, m'énerva.

Une demi-heure plus tard, le pion revint. C'était un homme haï, ici. On sentait toujours ses yeux qui nous fixaient suspicieusement. Certains le pensaient pédophile, ce pauvre homme, avec son duvet d'adolescent au dessus des lèvres et des lunettes du siècle dernier posé sur le bout du nez. Il avait, ce jour-là, le regard ailleurs et un sourire sadique inscrits sur le visage. Sous chacun de ses pas, le parquet craquait comme le tic-tac d'une horloge, annonçant l'approche d'une mauvaise nouvelle.

Il déclara, l'air faussement navré, que notre camarade avait été renvoyée et qu'il fallait que cela nous serve de leçon à l'avenir. Il avait, trop vite, briser toutes mes langueurs adolescentes. Entre mes côtes, mon coeur implosa. J'avais l'impression d'être devenu une flaque de gadoue dans laquelle le pion sautillait, écrasant à chaque bond mes espoirs trop précipités.

Je ne revis plus jamais Louise.

jeudi 24 octobre 2013

Session n°1 - Texte de Trèfle

Nous jouons un jeu dont je ne connais pas les règles. Je me sens comme un petit pion inutile sur un immense échiquier inconnu.
Il me fixe sans s'arrêter ; mon regard papillonne au hasard du duvet de ses cheveux. Il est troublant de penser que peut être, il ne cligne jamais des yeux. Ils brûlent ma peau frissonnante. Je sens derrière ses iris immobiles un grand volcan près à exploser.
Je suppose qu'il est en train de s'imaginer me découper en morceaux, puis ranger les morceaux dans des sacs poubelles. Je suis mal à l'aise. Je me balance nerveusement, la chaire de mes cuisses s'enfonce alternativement dans la chaise.
Je ne sais même pas pourquoi je reste alors qu'il serait si facile de repartir.
Sûrement qu'au fond, j'aime les âmes noires et sales, pleines de gadoue dans les recoins. Les âmes de psychopathes et de tueurs en série. Je les recherche parce qu'elles me sont familières, un peu comme une vieille voiture qui manque de nous tuer à chaque fois qu'on prend la route mais qu'on garde quand même par nostalgie. J'aime le danger et ce qui sent le souffre.
Des volutes de vapeurs condensée monte du thé brûlant entre nous deux. J'agite suspicieusement ma cuillère dans le fond de ma tasse.
Je me sens disséquée sous son regard scrutateur, découpée jusqu'au fond de mon âme. Mes sentiments sont étalés devant lui sans discrimination, mes pensées les plus intimes sont rendues publiques.
Je ne sais même pas ce que j'attends en restant ici, en acceptant implicitement qu'il me torture ainsi. Probablement de finir dans ces fameux sacs poubelles.


Session n°1 - Texte de Rosemonde


 - Voir les règles du jeu de la session n° 1 -

Sérieux, dans son costard trop grand, il regardait le monde du haut de ses lourdes jambes.
Les autres ils l'appelait le pion. L'homme englué dans sa vie comme dans sa chemise enfilée à la va-vite.
Les autres : ces gosses qui parcouraient l'existence sans encombres, leurs jeux ne s'effectuant à rien d'autre qu'aux coups et aux poings, finissant la plupart du temps dans la gadoue sale qui s'imposait comme une menace après la pluie.
Sérieux, c'était lui. Il était là pour observer la discrimination des sales gosses sur l'asphalte morne.
Suspicieusement, les gosses avalaient du regards leurs ennemis affalés dans la terre.
Ils vivaient la vie comme une compétition, la grande course du marathon pour être encore et toujours le plus fort. Atteindre le nirvana. Le pouvoir dans leurs tripes, tels des volcans de dix ans, foudroyants tout sur leur passage. En attente d'un public. En attente d'une reconnaissance.
Alors quand ils balançaient leurs rages au visage des prototypes humains miniatures, il intervenait. C'était son rôle. Exécuter son pouvoir en pleine face des gamins, repartant penauds mais inlassablement insatisfaits.

Emmitouflé dans le duvet de leur lit, il entendait la mer. Et c'était beau. Le baiser sur la joue de sa femme s'évapora dans les airs. Il pensait aux gosses.

dimanche 20 octobre 2013

Session n°1 - Règles du Jeu

Alors voilà. Une proposition de jeu d'écriture destinés à tous, tout de suite, maintenant. Le principe est simple. Choisir 10 mots dans le dictionnaire, au hasard. Écrire un texte avec ces 10 mots. Libre, de la longueur que vous souhaitez.
Donc on commence. On ouvre le dictionnaire au hasard, pour tomber sur les mots suivants :

- Pion
- Duvet
- Suspicieusement
- Balancer
- Discrimination
- Volcan
- Public/Publique
- Gadoue
- Jeu
- Repartir

A vos plumes, c'est parti !


Même si la session n°2 est en route, vous pouvez toujours participer à la session n°1 !

dimanche 8 septembre 2013

Proposition de Fonctionnement

Ce règlement est une proposition de fonctionnement. Il est susceptible de subir des modifications suivant les suggestions faites par les membres du projet. Proposez vos idées de modifications et d'améliorations, ainsi que vos questions, en postant un commentaire.

• Statuts des membres

Tout le monde peut participer au projet. Il est possible à tout moment pour n'importe qui de proposer un texte, une idée ou de donner son avis en postant tout simplement un commentaire. (Pour les conditions à remplir, référez vous à la partie publication des textes.)
Un certain nombre de participant-e-s bénéficient d'un statut particulier appelé "auteur-e". Ils-elles peuvent publier sur le blog et proposer des sessions d'écriture. Tout le monde peut à tout moment faire une demande pour devenir auteur-e du projet. Il est préférable pour cela d'avoir déjà fourni au moins une participation, afin d'avoir quelque chose sur lequel baser les délibérations. Le-la nouvel-le auteur-e sera accepté-e si chacun des auteur-e-s déjà en place donne son accord après délibération. Les délibérations auront lieu chaque semaine.

• Sessions d'écriture

Une session d'écriture consiste, par exemple, à un jeu d'écriture proposé par un-e auteur-e. Elles auront lieu une à deux fois par mois. Les consignes de la session, autrement dit les règles du jeu, seront fixées librement par un-e des auteur-e, et postées dans un article. Chaque auteur-e et participant-e informel viendra ensuite proposer un texte répondant aux consignes.
Les auteur-e-s se mettront d'accord entre eux-elles pour le calendrier des sessions d'écriture (qui propose, à quel moment). Ils-elles s'arrangeront pour que chacun-e aient proposé un nombre de sessions à peu près équivalent.

• Publication des textes

Les textes des auteur-e-s sont publiés par leurs soins. Les textes des participant-e-s informel-le-s proposés par commentaires seront publiés par Trèfle dans un article, s'ils remplissent les critères suivant :
- Français correct ;
- Rapport avec le fil rouge ou les consignes d'une session d'écriture clairement spécifiée ;
- Auteur du texte clairement identifié par un pseudonyme.
Les commentaires contenant les propositions de textes ne seront pas publiés et peuvent être posté n'importe où.


• Fil rouge

Au bout d'un moment, quand le projet aura suffisamment de matière, un fil rouge sera choisi. Il pourra s'agir d'un texte ou d'un sujet fédérateur. Toutes les productions venant par la suite devront s'efforcer de cadrer au fil rouge. Des sessions spécial fil rouge seront proposées pour le développer. Il sera bien sur possible d'organiser quelques sessions "récréatives" en dehors du fil rouge, mais il sera l'axe principal du projet. Si le besoin s'en fait sentir, il sera possible de choisir d'autres fils (un fil bleu, un jaune) pour développer de nouveaux projets, mais nous en sommes loin.